Les intérêts américains hostiles à la croissance démographique

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Richard Nixon et Henry Kissinger, 1972

Richard Nixon et Henry Kissinger, 1972.
© Rauchwetter/dba/Landov

« Le 10 août 1970, le président Richard Nixon confie au NSC (Conseil National de Sécurité) la charge de préparer un rapport sur la population mondiale. Le président américain craint que la croissance de la population dans le Tiers Monde devienne une menace pour les intérêts des États-Unis. Le 10 décembre 1974, le NSC publie les résultats de cette étude dans un rapport de 250 pages intitulé: "National Security Study Memorandum 200: Implications of Worldwide population Growth for U.S. Security and Overseas Interests". L'étude en question avait été préparée par un comité du NSC supervisé par Henry Kissinger alors Secrétaire d'État et président du NSC.


Le 16 octobre 1975, Kissinger envoie un mémorandum confidentiel au président d'alors, Gerald Ford, [dont le directeur de cabinet était Dick Cheney], lui demandant l'autorisation présidentielle de rendre opérationnelles les indications du "NSSM 200".


[...] Il ressort de cette documentation, qu'à partir de 1976, la politique étrangère des États-Unis a pris un caractère résolument néo-malthusien. Des milliards de dollars ont été utilisés par les fonctionnaires des ambassades américaines dans le monde pour financer des programmes pour le contrôle démographique comprenant, en même temps que la contraception, des pratiques comme l'avortement et la stérilisation.


Le "memorandum 200" analyse de manière très détaillé le rapport existant entre l'accroissement de la population dans les pays moins développés et le futur accès des Etats-Unis à leurs ressources et à leurs activités commerciales. Les Etats-Unis, avec 6% de la population mondiale, consomment environ le tiers des ressources de la planète. Le "NSSM 200" redoute donc que les taux élevés de natalité dans les pays étrangers soient une incitation à la compétition pour le contrôle des matières premières. Il craint que les concessions des compagnies américaines dans le monde puissent être expropriées ou sujettes à des interventions arbitraires.


[...] En outre pour éviter que les Etats-Unis ne soient accusées "d'activités impérialistes à visée raciale", il est recommandé d'utiliser des agences internationales, des groupes privés, des organisations politiques et religieuses présentes sur le territoire. On demande aux ambassades américaines de recueillir des informations à travers le monde afin de saisir chaque occasion de promouvoir des programmes de réduction de la fertilité.


[...] En janvier 1990, le président de la Banque Mondiale, Barber B. Conable, annonça au cours d'une conférence organisée à Ottawa par l'IPPF, le triplement des fonds destinés aux programmes pour le contrôle des naissances. On passa de 500 millions de dollars dépensés en cinq ans à 800 millions à dépenser en trois ans. A cette occasion, Conable fit appel aux groupes et aux fondations privés, afin qu'ils travaillent avec la Banque Mondiale pour "faire accepter la planification des naissances à la moitié au moins de tous les couples du Tiers Monde, avant l'an 2000".


[...] Le cas le plus scandaleux concerne le Brésil. En 1991, le ministre de la Santé, Alceni Guerra, dénonça le projet de stérilisation des femmes brésiliennes, financé et soutenu par diverses associations internationales. Les déclaration du ministre furent reprises par la presse internationale (Interview du Guardian le 5 février 1991), une commission d'enquête parlementaire fut créée.


[...] Selon l'Institut brésilien de statistique, 45% des femmes en âge de procréer ont été soumises à une ligature des trompes. Ces interventions, réalisées en grande partie sur des femmes appartenant aux classes les plus pauvres, ont été effectuées dans des cliniques gérées par les associations étrangères pour la planification familiale, et également dans les hôpitaux publics brésiliens.


[...] L'Afrique est le continent où l'on trouve la plus grande résistance à la politique de réduction de la fertilité.


La John Hopkins University (JHU) a signé en 1982 un contrat avec l'AID pour l'ouverture d'un programme d'études sur les causes de cette opposition au contrôle démographique. »


Lire la totalité dans « Fusion - Hors Série n° 3: NSSM 200, le rapport qui accuse les Etats-Unis »


Lire aussi,
- Lettre Henry Kissinger, NSSM 200
- Military Assistance and Arms Policy in Black Africa (NSSM 201)
- NSSM 200
- Memorandum NSC–U/DM–130 From the Chairman of the National Security Council Under Secretaries Committee (Ingersoll) to President Ford



Dans un article de RFI du 12 août 2014 intitulé "D’ici la fin du siècle, 40% de la population mondiale sera africaine", il est curieux qu'on y réduise la nécessité d'éduquer les filles à une simple question de réduction du taux de fécondité.


D'ailleurs dans l'audio qui accompagne cet article, on peut entendre Thin Minh Ngo, spécialiste démographie à l'UNICEF, parler même de la nécessité "d'accélérer la baisse de la natalité, la baisse de la fécondité" et de questionner "toutes les normes sociales liées au genre qui sous-tendent cette haute fécondité". On sent que l'Afrique doit s'attendre à une intensification de la guerre culturelle que l'Occident lui livre depuis toujours avec plusieurs idées culturicides emballées dans les habituels discours droit-de l'hommistes.


Face à cela, il est bien curieux de constater que la fécondité de la femme africaine pose toujours problème là où celle de la femme occidentale n'en pose jamais. Au contraire, la femme occidentale en plus d'être scolarisée, elle est même encouragée à avoir des nombreux enfants en stimulant l'initiative à travers diverses allocations, là où la scolarisation de la femme africaine est systématiquement présentée comme la voie salutaire pour une baisse de la natalité qui lui sera libératrice. La femme occidentale scolarisée et encouragée à augmenter son taux de fécondité tandis que la femme africaine scolarisée et encouragée à diminuer son taux de fécondité.


La croissance démographique africaine est donc inquiétante, inquiétante pour ceux qui sentent arriver la fin de leur parasitisme économique en Afrique. Pour maintenir ce parasitisme économique, la femme africaine devient donc un enjeu de bataille idéologique pour faire pencher son opinion en faveur des idées malthusiennes qui lui sont présentées comme émancipatrices. La réalité est que l'Afrique est sous-peuplée. Le problème n'est pas la soi-disant "surpopulation" des familles africaines mais des dirigeants africains imposés par l'Occident qui mettent l'appareil des États africains non pas au service des besoins socio-économiques des familles africaines mais au service de l'agenda occidental de cannibalisation de l'Afrique afin d'entretenir le parasitisme économique de l'Occident sur ce continent.


Lire aussi,
- Sous-peuplé? Surpeuplé?
- Et si l’Afrique était sous-peuplée !



VIDÉOS


> Apocalypse Africa: Made in America


> The "NSSM, The Flood" Documentary - Africa's Holocaust